Symposium - De la recherche à la production industrielle des produits de santé (Présentations d'expériences réussies) Expérience n°1 : Médicaments Traditionnels Améliorés (MTA) sous forme de pommade au Mali.

Expérience n°1 : Médicaments Traditionnels Améliorés (MTA) sous forme de pommade au Mali.

Auteurs

  • Rokia SANOGO
  • Daouda DEMBELE
  • Sékou DOUMBIA
  • Aichata B. A. MARIKO
  • Mohamed Yacine FOFANA

DOI :

https://doi.org/10.57220/jatpb.v2i3.172

Mots-clés :

Mitracarpus scaber, Securidaca longipedunculata, MTA Pommade, Fagara zanthoxyloides, Mali

Résumé

SANOGO Rokia1,2, DEMBELE Daouda L1, DOUMBIA Sékou1, Aichata B. A. MARIKO1, FOFANA Mohamed Yacine3,

Introduction : Au Mali, le succès de la recherche du Département Médecine Traditionnelle (DMT), de l’ex-Institut National de Recherche en Santé Publique (INRSP) a permis la mise au point de 14 Médicaments Traditionnels Améliorés (MTA) qui ont eu une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) depuis 1983 dont 7 sont sur la Liste Nationale des Médicaments Essentiels (LNME) du Mali (1 sirop, de 5 tisanes, 1 pommade). Le DMT a mis au point de nouveaux MTA sous forme de pommade.

L’objectif de cette communication, est de passer en revue les études précliniques, cliniques, la formulation et la production des MTA surs- efficaces-de qualité et accessibles.

Matériel et méthodes : Différents échantillons de plantes ont été récoltés, séchés, pulvérisés. Le contrôle de qualité a été effectué, les extraits ont été préparés, les études phytochimiques, pharmacologiques et de toxicité ont été réalisées. Des extraits ont été utilisés pour formuler une pommade avec différents excipients notamment le beurre de karité. Dans certains cas, les pommades ont été soumises aux essais cliniques.

Résultats et Discussion : Les principales pommades sont : i) MITRADERMINE pommade à base de Mitracarpus scaber utilisée dans la prise en charge de dermatoses ; ii) SECUDOL pommade à base de Securidaca longipedunculata, indiqué contre les manifestations douloureuses et inflammatoires articulaires ; iii) OPICICA pommade de base de Opilia celtidifolia, comme cicatrisante ; iv) LAFIA Pommades, à base de Fagara zanthoxyloides, Securidaca longepedunculata et de Capsicum annuum, utilisées dans la prise en charge de la douleur. Dans l’ensemble, les pommades de bonne qualité, ont présenté une consistance semi solide, une bonne homogénéité et de différentes couleurs et odeurs. Ces pommades doivent présenter les mêmes propriétés des extraits qui ont servis de principes actifs.

En perspective, il faudra améliorer les pommades avec l’incorporation de la cire d’abeille et vérifier leur tolerabilité et l’efficacité, notamment mener une investigation clinique pour compléter le dossier de demande d’autorisation mise sur le marché des pommades. Elles peuvent être proposées pour la prise en charge médicale de la douleur notamment au niveau local.

Expérience n°2 : Potentiel de développement de Phytomédicaments antipaludiques pour Phytomed CI.

Professeur KOUAKOU SIRANSY, UFR Sciences Pharmaceutiques et Biologiques ; Côte d’Ivoire

Contexte : Le développement de phytomédicaments ou médicaments traditionnels améliorés en Afrique sub-saharienne connait un succès grandissant. En Côte d’Ivoire, diverses unités artisanales de fabrication de phytomédicaments se développent mais restent peu évalués pour leur efficacité, innocuité et qualité.

Justificatif : Parmi toutes les pathologies affectant la population subsaharienne, le paludisme occupe une place importante étant la première cause de maladie infectieuse parasitaire, et la 3ème cause de maladies infectieuses. Les produits de santé des tradithérapeutes restent peu évalués pour leur efficacité, innocuité et qualité. Les chercheurs et enseignants chercheurs au sein des universités ont emboîté le pas dans plusieurs pays. En Côte d’Ivoire aucune université n’a franchi le pas de la production à l’échelle d’unité industrielle pilote.

Objectif : L’objectif de ce travail visait à sélectionner des plantes pour la mise au point de phytomédicaments antipaludiques de qualité de catégorie 2 OMS.

Méthodologie : La sélection des plantes à l’essai a concerné celles ayant fait l’objet de travaux de recherche des Universités en Côte d’Ivoire. Parmi ces derniers, ceux évaluant l’effet sur des extraits aqueux de parties aériennes des plantes. De ces extraits ceux présentant les meilleures inhibitions de croissance du Plasmodium selon les critères de Wilcox, ont été retenues pour la mise au point de phytomédicaments de catégorie 2 OMS. Les essais de pré formulation er formulation galénique à l’échelle de laboratoire ont permis de mettre en œuvre le procédé de fabrication adéquat. Une transposition à l’échelle pilote a été ensuite réalisée pour démontrer la reproductibilité de la fabrication industrielle de la forme galénique mise au point.

Résultats : Ces résultats issus des travaux de chercheurs des universités ivoiriennes ont permis de recenser 58 plantes médicinales étudiées pour leur activité antiplasmodiale depuis 1996. Parmi ces plantes 38 ont fait l’objet d’extraits aqueux, décoctés ou infusés. Sept extraits aqueux présentant de CI50

<5µg/ml ont été retenues entre autres. Cependant la majorité des études scientifiques portant sur les plantes médicinales potentiellement antipaludiques ont été réalisées dans des modèles in vitro, rare sont celle réalisés in vivo, dans des modèles murins. Les résultats des essais pharmacologiques, de formulation et de transposition à l’échelle pilote ont permis de disposer de gélules à base de granulés de plantes issus d’une granulation humide.

Conclusion : Les travaux scientifiques des Universités de Côte d’Ivoire offre un large éventail de plantes médicinales à potentiel antimalarial pour la conception de phytomédicaments de qualité de catégorie 2 OMS. Des essais préliminaires réalisés in vivo ont permis d’obtenir un brevet d’invention.

Expérience n°3 : Processus de Recherche-Développement (R&D) et production d’un phytomédicament destiné au traitement de la drépanocytose : FACA

Dr Salfo OUEDRAOGO, PharmD, M.Sc. Pharma, PhD, Maître de Recherche en Pharmacie Galénique et Industrielle, Chef de service Production CNRST/IRSS/MEPHATRA/PH, Pharmacien chef de l’Unité de Production Pharmaceutique (U-PHARMA), Tel : (+226) 70 45 89 36/78 41 54 64

Résumé : Depuis l’antiquité, l’humanité a toujours recours aux plantes médicinales comme moyens de traitement adéquat, préventifs ou curatifs, plus ou moins efficaces qui sont perfectionnés sous le coup de recherches. Malgré les grands progrès observés dans la médecine moderne au cours des dernières décennies, les plantes médicinales jouent toujours un rôle clé dans la prise en charge des maladies. Certaines plantes utilisées au XVIIIe siècle sont toujours au cœur de la médecine et pharmacopée après que leur efficacité ait été scientifiquement démontrée. Dans ce contexte, plusieurs programmes sont développés par de nombreux centres pour la recherche de nouvelles molécules mais aussi pour la mise au point de médicaments à base de plantes.

Ce travail repose sur un retour d’expérience d’un praticien de la médecine traditionnelle qui utilisait une combinaison de deux plantes médicinales ((Zanthoxylum Zanthoxyloïdes Lam. (Rutaceae) Calotropis procera Ait. (Asclepiadaceae)) pour traiter la drépanocytose.

L’approche repose sur une démarche de la pharmacologie inverse. La première étape a consisté à réaliser une étude pharmacoclinique comparée à un traitement standard qui est la dihydroergotoxine (HYDERGINE®) chez des enfants en crise drépanocytaire. Les propriétés antifalciformantes ont été confirmés par des études in vitro. La deuxième étape a concerné les études chimiques et biologiques in vitro et in vivo qui ont permis la mise en évidence de la sécurité d’emploi ainsi que des propriétés (anti falciformantes, anti-œdémateuses, analgésiques, antipyrétiques, myorelaxantes, vaso-dilatatrices, etc.) liées à la physiopathologie de la maladie. La troisième étape a abouti à la formulation et à la standardisation suite à l’identification de molécules traceurs qui sont des dérivés d’acide vanillique (burkinabines » A, B et C). Des études de validation du procédé de fabrication suivi de stabilité ont été réalisées avant la production et la commercialisation après autorisation de mise sur le marché.

Cette démarche a permis la mise au point d’un phytomédicament qui suscite un grand espoir pour le traitement de la drépanocytose au regard des résultats de l’étude de pharmacovigilance

Expérience n°4 : The Role of Quality Management Systems in the Advancement of the Herbal Medicine Industry in Ghana

Caleb Mawuli AGBALE

  1. Department of Biochemistry, School of Biological Sciences, University of Cape Ghana
  2. Research and Development Department, Centre of Awareness Research and Manufacturing Company Limited (COA RMCL), Cape Coast, Ghana
  3. Plant Extracts Process Engineering Unit, McHammah Engineering Company Ltd, Accra Ghana Correspondence: Cell: +233 208 232 659 Email: magbale@ucc.edu.gh

 The herbal medicine industry holds great potential in the quest to transform the healthcare systems and economies within sub-Saharan Africa. Although the herbal medicine sector has made significant strides in Ghana over the last 3 decades there remain significant challenges to be addressed to achieve the expected benefit outlined in health policies and sustainable development strategies. This presentation will take a critical look at these challenges and how these could be addressed through the adoption of quality management systems and investment in research and development using the examples of COA- RMCL, Kantanka Herbal and Pharmaceutical Research Centre and startups like DaySpring Phytoceuticals. These examples demonstrate that the effective implementation of QMS ensures operational consistency, ease of traceability of products batches, continuous improvement and evidence- based decision making. Finally, strategies that could be adopted to ensure that herbal medicine plays a dominant role in the healthcare system across the sub region are discussed.

 

Expérience n°5 : Développement de MelaK@ crème pour le traitement des brûlures chez l’enfant (Expérience du CEA-CFOREM)

 UNIVERSITE JOSEPH KI ZERBO (UJKZ) Centre de Formation, de Recherche et d’Expertises en sciences du Médicament (CEA-CFOREM) Tél. : (+226) 75 55 20 20 ; Email : cea.cforem.ujkz@gmail.com

 Pr. Rasmané Semdé, CEA-CFOREM, École doctorale sciences et santé (ED2S), UFR - Sciences de la santé (UFR/SDS), Université Joseph KI-ZERBO, 03 BP 7021 Ouagadougou, Burkina Faso

Les brûlures cutanées figurent parmi les problèmes de santé majeurs en Afrique, avec plus de 17 millions de victimes chaque année. Au Burkina Faso, l’incidence est en croissance avec 13,7% des enfants de moins de 5 ans. La prise en charge précoce et appropriée aide à minimiser la douleur, à prévenir les complications et à favoriser une guérison rapide. Elle peut nécessiter une urgence médico-chirurgicale, une réanimation ou juste un traitement local utilisant des produits importés sont souvent financièrement inaccessibles aux populations africaines.

MelaK@ crème est une émulsion Huile dans Eau constituée du miel et du beurre de karité, fournis à des prix abordables par des producteurs sélectionnés du Burkina Faso. Elle visait à créer un effet synergique entre les propriétés anti-inflammatoire, cicatrisante et antimicrobienne du miel et celles régénératrice et photoprotectrice du beurre de karité. Le travail de développement a permis d’obtenir un produit d’application aisée, homogène et stable sous certaines conditions de conservation. Après avoir démontré son efficacité comparée aux traitements modernes conventionnels par des tests in vivo sur des rats de laboratoire, puis confirmée par une étude clinique en 2020chez des brulés de 2nd degré, l’émulsion a été brevetée à l’Organisation Africaine de la Propriété intellectuelle (OAPI) le 13/07/2020, sous le N°19447.

MelaK@ crème est présentée dans des tubes en aluminium verni de 45 g et de 75 g pour application locale destinés aux traitements des brûlures. Demandée comme préparation magistrale à travers les officines pharmaceutiques privées par les chirurgiens pédiatres des CHU du Burkina Faso, plus de 1500 tubes préparés à l’échelle du laboratoire ont déjà permis de traiter plus de 250 enfants brulés. Face à la demande croissante des praticiens hospitaliers et du grand public, un business plan démontre sa rentabilité, le dossier de demande d’AMM d’un médicament traditionnel amélioré (MTA) de catégorie II a déjà été déposé à l’ANRP du Burkina Faso.

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Publiée

2023-12-20

Comment citer

SANOGO, R., DEMBELE, D., DOUMBIA, S., MARIKO, A. B. A., & FOFANA, M. Y. (2023). Symposium - De la recherche à la production industrielle des produits de santé (Présentations d’expériences réussies) Expérience n°1 : Médicaments Traditionnels Améliorés (MTA) sous forme de pommade au Mali.: Expérience n°1 : Médicaments Traditionnels Améliorés (MTA) sous forme de pommade au Mali. Journal Africain De Technologie Pharmaceutique Et Biopharmacie (JATPB), 2(3). https://doi.org/10.57220/jatpb.v2i3.172

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